L'existence de la Finance repose sur une croyance.

Publié le 14 Avril 2017

      L'existence du monde de la Finance et donc l'existence de nos économies telle qu'elles fonctionnent actuellement reposent sur une conviction solidement ancrée dans l'esprit des économistes, des gouvernants et du grand public :

"Il faut (réunir) des fonds pour financer les investissements supplémentaires au sein d'un pays.                                                                                                                                         Dit autrement, les entreprises doivent faire appel à ("récolter") de l'épargne pour pouvoir financer leur développement...                                                                                 Dans la vision actuelle et courante de l'économie, l'EPARGNE est  une nécessité absolue pour financer les investissements  additionnels et donc pour permettre à un pays d'avoir une économie d'évolution."                                                                                         Aussi convient-il de favoriser la constitution d'une plus grande épargne (en assortissant

 aux différents placements, intérêts et dividendes) seule à même de financer les futurs projets d'investissement  et donc de créer les richesses et les emplois de demain. 

Voici ce qu'affirme et professe la théorie actuellement dominante à travers tous ses manuels et ses discours très médiatisés.                                                             

Mais qu'en est-il réellement ? Cette idée est-elle juste ou relève telle d'une pure croyance ?           L'épargne est-elle LA source des investissements additionnels ou bien court-circuite-t-elle une autre source qui serait, elle, la source logique et donc normale du financement ? 

Disons le sans ambages, cette deuxième allégation sera la notre. La première relève de la croyance et devrait épinglée comme tel afin d'être (enfin) dépassée.                                                                      En voici la démonstration :

      A l’origine, au début du salariat, c’est bien l’épargne de la classe féodale, des artisans, des grands cultivateurs et des commerçants qui a financé l'industrialisation.

Puis avec l'évolution du système bancaire, les banques se sont mises à octroyer ex-nihilo (c’est-à-dire à partir de « rien », d’aucune épargne préalable) les crédits nécessaires à la mise en route de toute production.

                                                                                          L’économie doit désormais, s’analyser de cette façon :

Certains entrepreneurs anticipent (en ce qui nous concerne ici) une demande de biens d’équipement de la part d'autres entreprises qui souhaiteraient investir prochainement.                 Ils sollicitent, auprès de leurs banques, les crédits nécessaires au «lancement» de leur production (achat de matières premières, de produits intermédiaires, versement des rémunérations, etc.…). Car pour pouvoir vendre des biens d'équipement aux entreprises supposées désireuses de les acheter, il faut forcément d'abord les produire.            

  Lorsque les banques acceptent, d’un simple geste (flux) informatique, elles créent (dans leur comptabilité à partie double) la monnaie (d'écriture) nécessaire à la réalisation de cette production.

Aussi, dès que le secteur des biens d'équipement apparaît, apparaît le revenu qui permet de financer l'achat des biens produits.

 

Puis, dans un second temps, dans la phase des achats,

les travailleurs des deux secteurs de production (biens de consommation et biens d’équipement), en dépensant la totalité de leur revenu sur le marché des biens de consommation (on considère ici que l'épargne est nulle), ne s'approprient pas la totalité du produit (ils s’approprient les biens de consommation, leur dépenses s'étant exercées sur les biens qui les intéressent). Il se forme alors pour les entreprises, prises dans leur ensemble, un profit. Celui-ci constitue leur revenu. 

Le montant de ce profit représente  la valeur monétaire des produits du secteur de biens d'équipement (non encore écoulés),

Dans une économie salariale, lorsque l'épargne est nulle, le montant du profit  réalisé par les entreprises (qui est alors maximal), considérées dans leur ensemble, est un montant nécessaire et suffisant pour financer l'achat des biens d'équipement réalisés dans chaque pays considéré.

 

Le PROFIT constitue donc la  source logique, normale et suffisante pour qu'un système économique effectue les investissements dont il a besoin pour son évolution (amélioration de la productivité, des conditions de travail, de la situation de l'emploi...).  

Par conséquent, l’idée selon laquelle, dans nos économies modernes, l'épargne est une nécessité absolue pour financer l'achat des biens d'équipement, et garantir une économie d’évolution, est fausse.

Elle est de l’ordre de la croyance.

 

En fait, c'est l'épargne des ménages prêtée aux entreprises qui court-circuite le rôle du profit.                                                                    En diminuant le montant de ce dernier, elle rend les organisations productives dépendantes du marché financier en ce qui concerne le financement de leurs investissements.

Le monde de la finance n’a aucune justification économique !

L'erreur de croire le contraire reflète bien l’état pré-scientifique dans lequel baigne actuellement notre discipline économie.      Tant que cette croyance ne sera pas reconnue comme telle (afin d'être éradiquée)  l'humanité restera plongée dans un  obscurantisme aux conséquences désastreuses.

L'existence de la Finance repose sur une croyance.

Rédigé par Hétérodoxe

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